Où trouver les Balletomanes Anonymes en février ?

Cher ami Balletomane Anonyme,

D’accord, Février est le mois le plus court, mais aussi un des plus déprimants. Il pleut tout le temps, Noël est bien loin, tu as rangé depuis plusieurs semaines déjà les ballons géants et les castagnettes…

ET BIEN NOUS TE DISONS NON !!! D’abord, parce que si tu y tiens vraiment, il y a toujours moyen de croiser Kitri et Basilio, dans la version de Ratmansky à Amsterdam à partir du 13 février, et à partir du 16 dans la version de Ullate à Berlin. Olé !

 

D’ailleurs, le classique, ou au moins les pointes qui vont avec, sont à l’honneur un peu partout en Europe, ce qui te donnera l’occasion de voyager un peu. Ainsi, toujours à Berlin, tu pourras sauter sur l’occasion de prendre ta dose de Giselle (Patrice Bart) dès le 3 février. Mais sache que le ballet de Helsinki proposera aussi la version que tu connais si bien à partir du 23 février. Et puis bien sûr, Onéguine (Cranko) pose à nouveau ses bagages et son costume noir à l’Opéra de Paris à partir du 9 février. À moins que ce ne soit pas classique mais néoclassique ? Chez les BA, on en perd notre latin.

 

Du coup, on ose à peine te proposer dans la foulée le programme Robbins (Dances at the gathering) et Cranko (Initials RBME), donné à Stuttgart à partir du 10, The Winter’s Tale de Wheeldon au Royal Opera House (Edward Watson <3) et au cinéma, le très tentant triple bill de Vienne autour de Symphonie en ut (Balanchine), Murmuration (Edward Liang) et Blanc (Daniel Proietto) dès le 13, ou encore l’intrigant Les Beaux dormants (Hélène Blackburn) par le Ballet du Rhin à partir du 22 à Mulhouse.

 

Tu pourras aussi te perdre à Oslo à partir du 8 février – oui, la carte blanche donnée à Pieter Ampe s’appelle « Get lost », et faire un saut à Stockholm juste avant, le 2 février, pour PUUR de Wim Vandekeybus, qui promet de te remonter le moral autour du thème du génocide.

 

Le problème dans tout ça, c’est que tu seras déjà certainement en train de faire des aller-retours sur la ligne 8 pour alterner entre Onéguine et la Soirée Ravel avec Daphnis et Chloé (Millepied) et Le Boléro (Béjart) à partir du 22 février.

 

Au passage, si Benjamin Millepied te manque, n’hésite pas à passer par le Ballet de Lyon le 1er février, il y sera avec Sarabande, aux côtés de Russel Maliphant (Critical Mass) et William Forsythe (Steptext).

 

Revenons donc à notre problème de navette entre Garnier et Bastille, qui t’obligerait à rester à Paris. Tu pourras y voir pas mal de choses intéressantes, notamment à Chaillot :

 

Sans oublier de passer par le Théâtre des Abbesses le 1er pour Scena Madre (Ambra Senatore), par le Monfort Théâtre pour Humanoptère de Clément Dazin à partir du 2, ou par l’Espace Pierre Cardin pour (attention c’est long) Oh Louis… we move from the ballroom to hell while we have to tell ourselves stories at night so we can sleep de Robyn Orlin à partir du 15.

 

Mais finalement, est-ce qu’on ne sera pas simplement tous devant notre écran, dans une chambre d’hôtel à Anglet le 3 février pour commenter la finale du Prix de Lausanne, juste s’échauffer avant le spectacle de 3e étage le lendemain ?