Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?
Une après-midi pluvieuse de 2010, la lycéenne désœuvrée que j’étais a décidé de revoir un vieux Disney, mon préféré, La Belle Au Bois Dormant de 1959. Après visionnage, la musique me restait en tête. Beauté de la technologie, en deux clics j’ai appris que l’œuvre originale était signée Tchaïkovski et en trois clics j’ai trouvé l’intégrale du ballet version Noureev avec Aurélie Dupont et Manuel Legris sur YouTube. A l’origine, je voulais seulement écouter la musique en faisant autre chose en même temps, mais mon regard a été happé par les danseurs, les décors, les costumes. Résultat, j’ai passé la nuit entière sur YouTube à regarder des vidéos de danse classique – première d’une longue série.
Ah, et je m’appelle Charlotte.
Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.
Trop timide ou trop jeune pour aller à l’Opéra toute seule, j’ai forcé mon père à m’emmener voir mon premier ballet, Roméo et Juliette à Bastille en avril 2011. Deux mois plus tard, je renchéris avec Les Enfants du Paradis à Garnier. La troisième fois que j’ai demandé à aller à l’Opéra, il m’a dit que ça l’ennuyait profondément mais qu’il m’offrirait la place. Malheureusement, il a vite arrêté de financer mes spectacles.
Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?
Je rattrape les films et les pièces de théâtre que je n’ai pas eu le temps de voir.
A quel ballet es-tu accroc ?
Mythe fondateur oblige, j’ai longtemps eu une obsession pour La Belle. Je crois que j’ai vu toutes les versions disponibles sur YouTube dans la semaine qui a suivi ma découverte de la danse. Mais mon préféré est sans doute Onéguine, qui reste ma plus belle émotion à l’Opéra.
A quel danseur voues-tu un culte ?
Mythe fondateur oblige bis, j’ai longtemps eu une préférence pour Aurélie Dupont. De nos jours, à l’ONP, je ne serai pas très originale en disant Dorothée Gilbert et Hugo Marchand (cette Manon d’anthologie), François Alu et Héloïse Bourdon.
As-tu des vices dansants cachés ?
D’après mes collègues, j’adopte la cinquième position de manière intempestive.
As-tu l’intention de te soigner ?
Certainement pas !
Tu as besoin de parler de ton addiction ? Tu veux être le prochain Balletomane du mois ? Contacte-nous !
Merci Charlotte !