Le Balletomane du mois de mai

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Bonjour tout le monde, moi c’est Nicolas. Mon addiction, ou plutôt envie de faire du ballet, a commencé assez tôt en fait, au conservatoire que je fréquentais enfant et ado mais en section musique, et non danse. J’ai réussi à la réfréner pendant de longues années puis à tirer à tort un trait dessus (« maintenant de toute façon je suis trop vieux, ce serait ridicule ») avant qu’elle ne finisse par reprendre le dessus comme un diable sortant de sa boîte, à l’occasion d’une invitation piégée à Garnier il y a un peu plus d’un an.

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Ils n’en savent rien !

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Avant tout je danse, ou plutôt j’essaie ! Après m’être inscrit dans une association à côté de chez moi, j’ai trouvé des cours dans un studio proche de mon travail à Paris que je hante (très) régulièrement depuis l’hiver dernier. J’ai également ma liste de sites, blogs cafés (dont les balletomanes anonymes bien sûr), critiques favoris avec lesquels je commence ma journée en buvant mon café. Du coup, ça donne envie d’aller au spectacle, découvrir de nouvelles salles, et d’autres compagnies que le corps de ballet de l’Opéra de Paris : Ballet de Lorraine à Chaillot, Boston Ballet au TCE… Quelques comptes instagram également aident à lutter contre la dépendance (ou l’entretenir) tandis que des biographies et essais m’aident à combler mes lacunes en culture balletomane. Si l’on cumule tout ça, l’état de manque est finalement assez rare !

À quel ballet es-tu accroc ?

J’ai la « chance » de ne quasiment pas avoir vu de ballets jusqu’à récemment donc j’ai énormément à découvrir, et je ne peux pas dire être accroc à un ballet en particulier. J’attends donc avec impatience de voir pour la première fois en vrac Giselle, La Belle au Bois Dormant, La Bayadère, Roméo et Juliette… et je me surprends à découvrir et aimer des choses plus contemporaines avec Forsythe, Kylian, Preljocaj…

À quel(s) danseur(s) voues-tu un culte ?

Idem, pas vraiment de culte mais si je devais choisir mes chouchous, je dirais Hugo Marchand, CNR de Nantes oblige, mais aussi Germain Louvet.

As-tu des vices dansants cachés ? 

Je prends la 8 pour aller au bureau et descendre à Richelieu Drouot est le trajet le plus rapide, cependant, pour une raison inconnue, je descends toujours à Opéra : le lever de soleil éclairant Garnier en sortant de la station y est sûrement pour quelque chose ! Du coup dans l’ascenseur, je suis en condition pour travailler rapidement mes équilibres ou pirouettes, en fonction de l’humeur du jour.

As-tu l’intention de te soigner ?

J’ai adhéré aux BA… mais je ne suis pas sûr que ça va aider !

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La Balletomane du mois d’avril

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Bonjour, je suis Lucie, alias Lulu De La Motte Piquée pour les intimes. Mon addiction a commencé en 1998, lorsque ma tante m’emmena voir Don Quichotte avec Nicolas Le Riche et Marie-Claude Pietragalla, puis en 1999 avec Giselle interprétée par Sylvie Guilhem… Quelle époque !

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Disons que ma tante m’a donc « pervertie », et mes parents ont accepté. Ensuite, j’ai du convertir habilement mon compagnon. Pour cela, j’ai mis en place une stratégie infernale qui a bien fonctionné : un petit Mc Gregor par-ci, un petit Forsythe (Blakes Work !) par-là… « Tu vois, c’est bien la danse classique hein ? » Et hop, j’arrive à l’embringuer au Festival International de Ballet de Cuba en 2016 ni vu, ni connu. Et ça marche : Lac des Cygnes, Don Quichotte par les cubains… et pour arriver à lui faire « supporter » La Bayadère au Royal Ballet le mois dernier ! (dont il ne tarit plus d’éloges auprès de famille et amis !) Qu’est devenu mon motard ancien fan de tuning  franchement ? (La danse règnera sur le monde…)

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Instagram, Instagram, Instagram ! Et pas mal de Bayadère à fond dans les écouteurs dans les transports en commun.

A quel ballet es-tu accroc ?

La Bayadère et Le Lac des Cygnes sont à la touche-touche (oui, je suis assez tradi dans mes goûts, mais j’aime beaucoup le néo-classique aussi)

À quel(s) danseur(s) voues-tu un culte ?

Difficile de choisir : Alice Renavand (son histoire m’émeut), Mathilde Froustey of course !

As-tu des vices dansants cachés ?

Taper l’arabesque pour se pencher au boulot car « oups, j’ai fait tomber un stylo par terre ! », la première position dans les escalators, me tenir sur un pied dans les expos… oula, j’ai beaucoup trop de vices !

As-tu l’intention de te soigner ?

Je ne pense pas, afin de préserver ma santé mentale. La danse me fait tenir !

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La Balletomane anonyme du mois de janvier !

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Bonjour, je suis Charlotte, j’ai 27 ans, je suis interne en pédiatrie à Rouen et surtout addict de danse !

Mon addiction a commencé tranquillement avec les cours de danse classique pour le loisir vers l’âge de 3 ans, mais elle s’est vraiment renforcée vers la fin du collège quand j’ai commencé à faire plusieurs cours de danse par semaine et à aller seule à l’Opéra voir des ballets.

Elle fait partie intégrante de mes choix de vie et a été un de mes principaux critères pour décider la ville où faire mon internat, voulant avoir une meilleure qualité de vie qu’à Paris. J’ai réalisé que les cours de danse classique adulte avancé ne se trouvent pas partout !

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Oui et elle m’y a même poussé ! C’est ma mère qui m’a dit vers 15-16 ans « Tu devrais essayer d’aller voir des ballets à la dernière minute, y’a des bonnes places étudiantes ou sinon le poulailler c’est bien », ce que j’ai fait ! L’année d’après je me suis abonnée, avec mes petites économies, et je le suis restée depuis. Avec la vieillesse j’épargne à mes genoux et mon dos l’amphi, mais merci médecine je suis toujours étudiante …

Par ailleurs les membres de ma famille sont mes plus grands fans, je les ai tous initié au ballet. Je les y emmène au moins une fois par an séparément pour coller aux goûts chacun. Et maintenant, tous, dans leurs villes respectives, vont voir des spectacles de danse ! Je suis, il faut le dire assez fière d’avoir pu transmettre un peu le virus…

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

J’ai un peu honte parce qu’on ne peut pas dire que ça soit de la grande musique, étant en plus amatrice de musique classique… mais j’écoute des musiques de cours de danse (chouchou !) et de ballet et je m’imagine dansant, beaucoup mieux qu’en vrai, je marque ou je danse… Et ça fait du bien!

Après évidemment je me plonge dans les méandres de YouTube et de mes archives de vidéos de ballets et surtout des documentaires (que je connais un peu trop par cœur, donc les documentaires qui reprennent des extraits de documentaires, ça me déçoit toujours un peu !)

Sinon j’enfile mes pointes, juste pour la sensation, parce que sinon je plains mes voisins, c’est pire que les talons je pense !

À quel ballet es-tu accroc ?L

Le premier ballet qui me vient c’est La Bayadère.

J’étais étonnée en retrouvant les feuillets de distribution de voir qu’en 2012, j’ai vu 12 représentations (en comptant pré-générale et générale) donc ça me semble bien correspondre à la définition !

En plus j’ai vu quasi toutes les nominations qu’il y a eu sur ce ballet, en tout cas de ma génération ! Hervé Moreau, Stéphane Bullion, Joshua Hoffalt, Ludmila Pagliero… C’est le premier dvd de ballet  que j’ai eu, j’avais bien sûr quelques VHS… Mais bref, La Bayadère c’est sentimental !

À quel(s) danseur(s) voues-tu un culte ?

Je vouais un culte à Isabelle Ciaravola ! Actuellement j’ai mes petits chouchous mais pas de nom isolé qui me vienne, trop de chouettes artistes.

As-tu des vices dansants cachés ? 

Comme tout danse addict qui se respecte, je travaille mes équilibres en me brossant les dents, sur les quais de métro et dans les bus, je profite des grands couloirs de l’hôpital plutôt le weekend ou en garde pour faire des diagonales (pour éviter d’assommer quelqu’un au passage, pauvres patients…) ; je mets aussi des T-shirts de danse/stage de danse sous ma tenue de garde.

Dans mon jeune temps je cousais mes chaussons de danse en cours. Et évidemment mes chaussons de danse me suivent partout où je vais mais, c’est vrai que je n’y avais pas pensé pour le boulot, je vais y remédier !

As-tu l’intention de te soigner ?

Certainement pas! Et je dirais même que c’est la danse qui me soigne du reste, je le conseille vivement en thérapie prolongée !

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Le Balletomane anonyme du mois de décembre !

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Je m’appelle Yacine. Je suis devenu balletomane il y a très très très longtemps, complètement par hasard, à force d’attendre ma sœur pendant des minutes interminables à la sortie de son cours de danse et d’assister à ses galas… pour faire soutien moral (rires).

J’ai été de plus en plus intrigué et puis un jour, j’ai assisté au spectacle de l’école de danse du Ballet de l’Opéra de Paris à Garnier. Et là ça a été WOW !! Je suis tombé amoureux du lieu et du ballet tout à la fois. Cette passion ne m’a plus quitté depuis.

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

La balletomanie est une évidence. À tel point que la question qui suit immédiatement la phrase « Je ne suis pas joignable ce soir » est « Ah, tu es à Garnier ?  C’est quel ballet ? », suivie de « C’est Myriam qui danse ce soir ? »

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Une bonne cure de la descente des ombres sur Youtube ou une écoute de La Bayadère sur Deezer et tout repart !

À quel ballet es-tu accroc ?

La Bayadère ! Je crois que je n’aurai jamais vu assez de versions et d’interprétations de ce ballet qui a toujours été et sera toujours magique pour moi. Plus généralement, j’adore les grands ballets classiques narratifs (bien interprétés, rires).

À quel(s) danseur(s) voues-tu un culte ?

Marianela Nuñez et Ludmila Pagliero, las dos hadas argentas. Deux artistes fabuleuses qui illuminent la scène de leur grâce, leur fougue et leur virtuosité.

As-tu des vices dansants cachés ? 

Euh… il faut le dire ? Bon… glisser des extraits de musiques de ballets classiques dans mes présentations ou des noms de personnages de ballets dans mes QCM !

As-tu l’intention de te soigner ?

Pourquoi soigner la meilleure addiction du monde ?

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La balletomane anonyme du mois de novembre !

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Je m’appelle Laure-Amélie, j’aime la danse probablement depuis ma naissance mais mon addiction a démarré le jour où j’ai vu pour la première fois Le Lac des cygnes, avec Svetlana Zakharova et Laurent Hilaire. En sortant de l’Opéra Bastille, j’ai ressenti un besoin immense de revenir voir ce ballet, comme un besoin d’oxygène !

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Ma mère est aussi balletomane anonyme, ma sœur commence à le devenir et en ce moment j’élabore un plan pour convertir mon père (rires).

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Je regarde toute ma collection de DVD-documentaires sur la danse. J’ai l’impression de passer un moment privilégié avec les danseurs et danseuses !

Sinon j’essaye de mettre à jour mon classeur « Souvenirs de ballets à l’Opéra » contenant tous mes billets cartonnés, distributions et récits/anecdotes pour chaque ballet vu à l’Opéra depuis le tout premier, le 27 décembre 1997. J’ai au moins 300 ballets de retard, mais j’ai gardé beaucoup de souvenirs. J’aimerai aussi y ajouter une photo prise à chaque saluts.

A quel ballet es-tu accroc ?

Roméo et Juliette (version Noureev) : je l’ai vu 10 fois lors de la dernière série à l’Opéra Bastille. Je pense que je le connais par cœur !

À quel(s) danseur(s) voues-tu un culte ?

La maravillosa Ludmila Pagliero. Elle peut tout danser, elle sait tout danser, elle est parfaite à chaque fois que je la vois danser !

As-tu des vices dansants cachés ? 

J’en ai deux assez fréquents : je prends la ligne 39 tous les samedis et je m’arrête Avenue de l’Opéra pour voir l’Opéra Garnier ! Sinon quand je suis seule chez moi, à chaque fois que je me lève d’une chaise ou du canapé, je fais un petit pas de danse.  

As-tu l’intention de te soigner ?

Mais quelle question, bien sur que non !

 

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Le Balletomane Anonyme du mois d’Octobre

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Salut, moi c’est Hugues ! Contrairement à la plupart de mes camarades, mon addiction a commencé relativement récemment, je suis donc un balletomane juvénile. Pendant mon enfance, il m’est arrivé de tomber sur des spectacles de danse, en regardant Arte. Je trouvais ça agréable à regarder !

En 2017, j’ai vu le film Walk With Me qui m’a énormément marqué (je vous le recommande chaudement). Il est question d’une danseuse de ballet (Cecilie Lassen du Royal Danish Ballet), qui fini par aider un soldat amputé, lors de sa rééducation. J’ai versé des litres de larmes… En parallèle, j’avais aussi décidé de visiter le Palais Garnier, car j’ai toujours été fasciné par cet endroit. J’ai tellement adoré que je me suis dit qu’il fallait absolument y revenir pour enfin assister à un ballet. Dès la fin, j’ai voulu recommencer l’expérience. Et c’est ainsi que je suis devenu totalement « addicted » !

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Bah, je pense que oui. Ma mère n’arrête pas de dire à ses connaissances que je suis un mordu de ballet. On dirait qu’elle est fière. Au début, elle a quand même un peu halluciné, genre « Tu me fais une blague ou quoi ? ». J’essaie aussi de motiver les gens pour m’accompagner, mais c’est chaud

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Je fais un détour par la station de métro Opéra et je contemple le Palais Garnier pendant de longues minutes. Ça me fait repenser aux moments extraordinaires que j’y ai vécu !

A quel ballet es-tu accroc ?

Je suis accroc aux ballets narratifs comme Le Corsaire, Onéguine ou Giselle. J’aime aussi beaucoup Balanchine ou Robbins.

À quel(s) danseur(s) voues-tu un culte ?

Ahah, Dorothée Gilbert sans la moindre hésitation ! Après, je suis aussi très impressionné par François Alu que je trouve vif, précis et juste parfait. Et puis, je n’oublie pas non plus Karl Paquette.

As-tu des vices dansants cachés ? 

Je tente le pas de bourrée dans les escaliers du métro parisien et je finis par glisser. Heureusement, on me rattrape juste à temps. Il m’arrive aussi de dissimuler des prospectus « Balletomanes Anonymes » un peu partout au boulot, sans me faire remarquer.

As-tu l’intention de te soigner ?

Ça ne risque pas. Je suis un cas incurable ! C’est perdu d’avance…

 

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Un an de danse… raconté par un membre des BA !

Je m’appelle Brice, et il y a un an je commençais la danse classique grâce aux Balletomanes Anonymes.

Longtemps, je n’aurai pas pu donner d’explications à pourquoi je vais régulièrement prendre des cours. Ce n’était pas spécialement une envie étouffée pendant mon adolescence, mon premier ballet c’était en 2012 le Cendrillon de Rudolph Noureev avec Agnès Letestu et Stéphane Bullion dans les rôles principaux. Enfant et adolescent, j’ai pratiqué différentes activités physiques, sans jamais totalement adhérer : karaté, football, tennis, handball.

À la barre, ce qui m’a tout de suite plus c’était l’exigence de la danse vis-à-vis de tout son corps, dans chaque geste dans chaque mouvement, chose que je n’ai jamais connue dans ces autres activités.

Le premier cours, avec les Balletomanes Anonymes, je l’ai surtout vu comme une occasion de se retrouver entre amis et essayer de danser sans être dans un cours trop académique. Ce fut un super moment, un plaisir simple, très loin de ce que l’on peut vivre à Bastille ou Garnier, mais il y avait une sensation qui commençait à naître : la sensation d’utiliser tout le potentiel de son corps et d’y être en harmonie. Quand on débute, par les froides et pluvieuses soirées d’hiver, c’est peu pour tenir et revenir à la barre.

Et puis il y a eu un cours, LE cours. Pendant ce cours, j’étais frustré de ne pas réussir plein de détails. À la fin, on devait faire une diagonale simple, du genre glissade saut de chat. Je me disais intérieurement, « faut que tu te lâches, libère-toi ! », et j’ai réussi à m’éclater sur cette diagonale. Depuis, je me dis régulièrement que je retourne au cours pour revivre cette sensation !

Je retourne également au cours de danse, car que je vis chaque cours comme une parenthèse rafraîchissante. On y retrouve régulièrement et dans une bonne ambiance les mêmes personnes, loin de l’agitation parisienne. Il y a beaucoup de solidarité entre élèves, parce que même si on ne nous demande rien d’impossible, arrivé à l’âge adulte, il est difficile de développer sa coordination, faire travailler des muscles qui ne l’ont jamais été (et on ne soupçonne pas que nous en avons autant !). On ne se juge pas les uns les autres, parce que même si nous n’avons pas tous le même âge, les mêmes attentes, nous sommes tous là pour progresser et pas simplement musculairement.

La charge physique d’un cours de danse est impressionnant ; depuis je vois les danseurs comme des êtres surhumains. Les muscles qui commencent à exister font mal. Mais au-delà des crampes en plein cours, des courbatures le lendemain et des petites douleurs, nous essayons de faire quelque chose de plus que gesticuler. Nous essayons de nous bouger avec élégance. Quand je vois les danseurs professionnels, je me dis que je suis loin d’être gracieux, mais la première fois où j’ai dansé, où mon corps a bougé naturellement avec la musique, là, j’ai touché quelque chose que j’ai trouvé beau.

Ce qui a changé entre le premier et le dernier cours l’année dernière, c’est ma connaissance du vocabulaire, des gestes. Au début, le plus difficile, c’était de retenir le nom des pas. Je réussissais enfin à retenir les mouvements des jambes, se rajoutaient ceux des bras ! Comme peu de débutants sont des balletomanes, nous apprenons tous ensemble le vocabulaire de la danse. Avec quelques frayeurs quand la prof met deux termes l’un à côté de l’autre comme “fouetté” et “arabesque” ! Ma coordination s’est fortement améliorée, j’écoute la musique avec plus de précision. Ça a musclé mon corps, j’ai plus de prestance. J’essaie de faire des belles choses avec mes moyens.

J’avais peur qu’en apprenant la partie technique de la danse classique, je profite moins des émotions fortes que transmettent les danseurs pendant les représentations, que je reste focalisé sur la technicité de l’exécution. Au final, cela n’a pas changé ma manière d’être spectateur et j’en suis heureux. Je peux mettre des mots sur les pas. Je suis plus attentif aux pieds, à ce que présentent les danseurs, je remarque des détails que probablement je n’aurais pas vu si je n’avais pas pratiqué. Cet effort que je fais en cours, j’y prête attention.

Aujourd’hui je partage mon expérience avec vous, afin que d’autres osent prendre des cours de danse, s’ils en ont eu envie mais n’ont pas osé franchir le pas. Il faut vivre ce qu’il se passe dans un studio de danse. Il me tarde de recommencer la danse, de refaire ma barre. J’ai envie de reprendre cet échange avec mon corps. Aujourd’hui j’ai l’impression de danser, c’est-à-dire de ne plus réfléchir à ce que je fais mais de le faire.

N’hésitez pas à passer la porte du cours de danse. C’est quelque chose à vivre ! Surtout, allez voir le professeur, demandez-lui des conseils, sur les chaussons notamment. Il faut commencer avec les bons outils. Le reste, ce sera de se faire plaisir !

Merci Brice pour ton témoignage !

Le témoignage de Brice vous a donné envie de pousser la porte d’un studio et essayer un cours de danse ? Le prochain cours “Petits Rats” (ultra débutants) aura lieu le 7 octobre.

Renseignements et inscriptions =>  balletomanesanonymes[at]gmail.com

Le Balletomane Anonyme du mois d’août

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Je m’appelle Marco et mon addiction à la danse a commencé assez tardivement : après des années de natation et de basket, j’ai décidé à 17 ans de m’inscrire dans une école de danse. D’abord, c’était pour faire du hip hop et du modern jazz, mais de fil en aiguille, je me suis trouvé balletomane-danseur de danse classique! J’en ai fait pendant 8 ans.

Débarqué à Paris il y a dix ans, je me suis alors transformé en balletomane-spectateur assidu, avec une passion particulière pour le Ballet de l’Opéra de Paris, bien sûr !

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Ils n’ont pas eu le choix ! Mais n’étant absolument pas passionné de danse, d’opéra ou de spectacles en général, ils ne comprenaient pas ce dévouement.

Aujourd’hui, ils sont curieux de chaque sortie que je fais à Garnier ou Bastille et me demandent quand je vais reprendre des cours de danse : mission accomplie!

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Je mets mes écouteurs et les musiques de mes ballets préférés dans les oreilles. Ou plus simplement je regarde mes ballets préférés sur YouTube, comme tout bon balletomane qui se respecte. Mais j’avoue qu’au quotidien, surtout grâce à Instagram, j’ai ma dose journalière de danse, de danseurs et de chorégraphes ! #serialfollower

A quel ballet es-tu accroc ?

En ce moment, impossible de ne pas citer The Season’s Canon, je n’arrête pas de le voir et le revoir. Pour venir aux origines de ma passion de balletomane, je suis intimement lié au premier ballet que j’ai vu en tant que spectateur : Petite Mort de Jiri Kylian. Sa danse et la musique de Mozart en font un chef d’oeuvre.

Sinon, en règle générale, j’aime les ballets où le corps de ballet est mis à l’honneur : j’aime voir des dizaines de danseurs et danseuses évoluer avec la même énergie, le même souffle.

A quel danseur voues-tu un culte ?

Pour des raisons de patriotisme, je dois dire Roberto Bolle. Mais j’admire la puissance des sauts de François Alu.

As-tu des vices dansants cachés ? 

Parfois j’improvise des diagonales dans les couloirs déserts du métro, ou des pliés dans l’ascenseur… mais surtout je compte mes pas huit par huit !

As-tu l’intention de te soigner ?

Pas du tout ! Au contraire, l’objectif est de reprendre des cours de manière plus assidue, de voir plus de spectacles, et de transmettre au plus grand nombre de mes amis l’amour pour la danse !

 

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La Balletomane Anonyme du mois de juillet

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Je m’appelle Marjolaine. Je suis venue à la danse un peu par hasard quand j’avais six ans : une fille de ma classe commençait le classique. J’ai suivi le mouvement… Puis, la cassette audio (et oui, c’était l’époque !) du Lac des cygnes est passée en boucle, la captation du Lac avec Marie-Claude Pietragalla et Patrick Dupond également.

Au début de mes études supérieures, j’ai commencé à venir de plus en plus régulièrement à l’Opéra. Et maintenant, je ne compte plus le nombre de distributions, qui sont classées et rangées précieusement depuis plus de dix ans.

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Plutôt bien ! Et d’une certaine manière ils m’ont encouragée en m’emmenant plus jeune voir des spectacles.

C’est mon cousin qui m’a fait découvrir Bastille pour la première fois. C’était la Bayadère. À l’entracte, nous sommes allés en coulisses : les ombres se préparaient… Difficile pour une petite fille de dix ans de ne pas tomber dans la balletomanie !

Vingt ans plus tard, amis et famille ne s’étonnent (presque) plus quand je leur dis que je retourne voir le même spectacle pour une autre (ou la même) distribution !

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Comme beaucoup, je peux passer des heures sur YouTube à enchaîner les vidéos ou je pioche dans ma collection de DVD. Sinon, il m’arrive aussi de me replonger dans un livre en rapport avec la danse.

A quel ballet es-tu accroc ?

Giselle ! J’adore ce ballet depuis toute petite. Le deuxième acte me donne toujours des frissons. La dame aux Camélias fait également partie de mes favoris (c’est le premier ballet pour lequel j’ai vu plusieurs distributions), sans oublier Onéguine et La Bayadère.

A quel danseur voues-tu un culte ?

S’il faut en choisir un, ce serait Mathieu Ganio, dont la danse me touche. J’ai de beaux souvenirs de son danseur en brun dans Dances at gathering, son Albrecht, son Armand ou son Des Grieux  (avec la sublime Isabelle Ciaravola). Je suis aussi une inconditionnelle de Dorothée Gilbert, de Myriam Ould-Braham, Marianela Nunez, Olesya Novikova et tant d’autres…

As-tu des vices dansants cachés ? 

J’ai une étagère dans mon bureau pile à la hauteur de la barre. C’est très pratique pour une séance de jambe sur la barre improvisée !

As-tu l’intention de te soigner ?

Bien sûr que non !

Mon adage ? Voir toujours plus de ballets !

 

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Le Balletomane anonyme du mois de juin

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Je m’appelle Paul et cette étrange passion a commencé il y a cinq ans exactement d’après les vieux billets. Etrange car je n’ai jamais aimé la danse. Simplement par curiosité on se retrouve un jour à acheter un billet non pas pour un opéra mais pour un ballet « histoire de voir » ce que sont les autres spectacles qui se passent dans cette bâtisse. Puis deux, puis trois etc. On croise avec d’autres passions (la peinture en l’occurrence) et ça finit par devenir persistant.

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

Il est bien connu qu’il ne faut surtout pas réveiller les somnambules. Alors de la même manière, on ne contrarie pas un rêveur.

Vu que je ne suis qu’un spectateur vraiment pas zélé, il n’y a pas de raison. C’est plutôt les tableaux parfois un peu grands qui seraient envahissant. Mais la danse est un thème bien assez populaire pour en faire de la déco et donc pouvoir se débarrasser des toiles. Ouf.

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

  • Penser à autre chose

OU

  • Peintre du dimanche sur un fond chopinien des Sylphides.

A quel ballet es-tu accroc ?

Le « néoclassique narratif », La dame aux camélias, Onéguine, La Mégère apprivoisée de Maillot… et surtout tout ce qui a une forte dimension poétique (resterait à définir cette expression) , León/Lightfoot, Kylián, Preljocaj, etc.

A quel danseur voues-tu un culte ?

Aucun. Petits ou grands, qu’importe, le plus important c’est l’émotion, une sensation, un souvenir. Il y a donc bien indéniablement quelques madeleines. A.Albisson, K.Paquette depuis un Faune version Robbins, H.Bourdon un Lac, E.Krysanova une Catherine, MOB en Sylphide, M.Kochetkova Piano Concerto (Ratmansky/Chostakovitch), I.Ciaravola dans plein d’œuvres, L.Hecquet je ne sais plus dans lesquelles.

Je refuse de hiérarchiser pour autant.

As-tu des vices dansants cachés ? 

Refuser obstinément de reconnaitre la fascination qu’exerce sur moi la danse.

As-tu l’intention de te soigner ?

Se soigner dans ce cas reviendrait à révéler l’affaire et donc devenir ouvertement malade. Contre-productif !

 

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