Le Balletomane anonyme de novembre 2017

Présente-toi, dis nous quand a commencé ton addiction ?

Je m’appelle Timothée, je suis né à Paris et j’y ai toujours vécu. Je n’ai jamais dansé (heureusement pour les yeux des autres). Mon addiction a commencé en 2005 avec une soirée Arlésienne/Jeune Homme et la Mort (Gillot – Leriche) /Carmen (Osta – Leriche) à Garnier. Inutile de dire que cela a été efficace. J’ai toutefois mis du temps à y retourner. La sauce a définitivement pris avec Les 4 Tempéraments / Raymonda / Artifact Suite en 2007 à Bastille. Puis : abonnement, Arop, Apéro, Memphis…

Ta famille l’a acceptée ? Raconte-nous.

C’est plutôt dans les gènes, ma famille est composée d’artistes. Ma mère est professeure au Cours Simon, ma grand-mère est aquarelliste et mon arrière grand-mère était designer mobilier dans les années 30-50 ; elle était une grande fan de Roland Petit. Sans parler de Gaby Casadesus qui m’accueillait chez elle étant petit les mercredis après-midis où elle me racontait ses rencontres avec Ravel, Stravinsky, Poulenc, Balanchine ou encore son élève de l’époque, un certain Albert Einstein. Tout ce beau monde était des balletomanes  dans une période où le ballet était un art de premier choix influençant la musique et le cinéma. Bref dans ma famille, si tu n’as pas vu de ballet à 30 ans, tu as raté ta vie.

Ici, on sait qu’on soigne le mal par le mal. Que fais-tu quand tu es en manque de danse ?

Je siffle des airs ou bien je surfe sur Youtube. Ou alors je craque mon PEL sur le site de l’Opéra ou du NYCB.

À quel ballet es-tu accroc ?

Sérénade, Carmen et Giselle sont les premiers qui me viennent en tête. Étant mélomane à la base, les ballets auxquels je suis accroc ont une très belle partition.

A quel danseur voues-tu un culte ?

Sarah Kora Dayanova. Bien plus qu’une danseuse de talent, une réelle personnalité artistique accomplie.  J’ai vu des chefs-d’œuvre en la voyant danser, elle conjugue ses variations avec ses idées artistiques. Ses solos deviennent à mes yeux des spectacles complets à eux seuls.

As-tu des vices dansants cachés ? 

Je ne danse pas. Je travaille à Orly, une fois j’étais présent sur un point de stationnement avion lorsque l’un d’entre eux s’y engage sans la présence d’un placeur. Je fais alors signe au pilote de stopper sa manœuvre en faisant la figure de Myrtha qui barre la route à Albrecht.

As-tu l’intention de te soigner ?

Certainement pas, c’est le ballet qui me soigne dans mon cas.

 

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