Je m’appelle Brice, et il y a un an je commençais la danse classique grâce aux Balletomanes Anonymes.
Longtemps, je n’aurai pas pu donner d’explications à pourquoi je vais régulièrement prendre des cours. Ce n’était pas spécialement une envie étouffée pendant mon adolescence, mon premier ballet c’était en 2012 le Cendrillon de Rudolph Noureev avec Agnès Letestu et Stéphane Bullion dans les rôles principaux. Enfant et adolescent, j’ai pratiqué différentes activités physiques, sans jamais totalement adhérer : karaté, football, tennis, handball.
À la barre, ce qui m’a tout de suite plus c’était l’exigence de la danse vis-à-vis de tout son corps, dans chaque geste dans chaque mouvement, chose que je n’ai jamais connue dans ces autres activités.
Le premier cours, avec les Balletomanes Anonymes, je l’ai surtout vu comme une occasion de se retrouver entre amis et essayer de danser sans être dans un cours trop académique. Ce fut un super moment, un plaisir simple, très loin de ce que l’on peut vivre à Bastille ou Garnier, mais il y avait une sensation qui commençait à naître : la sensation d’utiliser tout le potentiel de son corps et d’y être en harmonie. Quand on débute, par les froides et pluvieuses soirées d’hiver, c’est peu pour tenir et revenir à la barre.
Et puis il y a eu un cours, LE cours. Pendant ce cours, j’étais frustré de ne pas réussir plein de détails. À la fin, on devait faire une diagonale simple, du genre glissade saut de chat. Je me disais intérieurement, « faut que tu te lâches, libère-toi ! », et j’ai réussi à m’éclater sur cette diagonale. Depuis, je me dis régulièrement que je retourne au cours pour revivre cette sensation !
Je retourne également au cours de danse, car que je vis chaque cours comme une parenthèse rafraîchissante. On y retrouve régulièrement et dans une bonne ambiance les mêmes personnes, loin de l’agitation parisienne. Il y a beaucoup de solidarité entre élèves, parce que même si on ne nous demande rien d’impossible, arrivé à l’âge adulte, il est difficile de développer sa coordination, faire travailler des muscles qui ne l’ont jamais été (et on ne soupçonne pas que nous en avons autant !). On ne se juge pas les uns les autres, parce que même si nous n’avons pas tous le même âge, les mêmes attentes, nous sommes tous là pour progresser et pas simplement musculairement.
La charge physique d’un cours de danse est impressionnant ; depuis je vois les danseurs comme des êtres surhumains. Les muscles qui commencent à exister font mal. Mais au-delà des crampes en plein cours, des courbatures le lendemain et des petites douleurs, nous essayons de faire quelque chose de plus que gesticuler. Nous essayons de nous bouger avec élégance. Quand je vois les danseurs professionnels, je me dis que je suis loin d’être gracieux, mais la première fois où j’ai dansé, où mon corps a bougé naturellement avec la musique, là, j’ai touché quelque chose que j’ai trouvé beau.
Ce qui a changé entre le premier et le dernier cours l’année dernière, c’est ma connaissance du vocabulaire, des gestes. Au début, le plus difficile, c’était de retenir le nom des pas. Je réussissais enfin à retenir les mouvements des jambes, se rajoutaient ceux des bras ! Comme peu de débutants sont des balletomanes, nous apprenons tous ensemble le vocabulaire de la danse. Avec quelques frayeurs quand la prof met deux termes l’un à côté de l’autre comme “fouetté” et “arabesque” ! Ma coordination s’est fortement améliorée, j’écoute la musique avec plus de précision. Ça a musclé mon corps, j’ai plus de prestance. J’essaie de faire des belles choses avec mes moyens.
J’avais peur qu’en apprenant la partie technique de la danse classique, je profite moins des émotions fortes que transmettent les danseurs pendant les représentations, que je reste focalisé sur la technicité de l’exécution. Au final, cela n’a pas changé ma manière d’être spectateur et j’en suis heureux. Je peux mettre des mots sur les pas. Je suis plus attentif aux pieds, à ce que présentent les danseurs, je remarque des détails que probablement je n’aurais pas vu si je n’avais pas pratiqué. Cet effort que je fais en cours, j’y prête attention.
Aujourd’hui je partage mon expérience avec vous, afin que d’autres osent prendre des cours de danse, s’ils en ont eu envie mais n’ont pas osé franchir le pas. Il faut vivre ce qu’il se passe dans un studio de danse. Il me tarde de recommencer la danse, de refaire ma barre. J’ai envie de reprendre cet échange avec mon corps. Aujourd’hui j’ai l’impression de danser, c’est-à-dire de ne plus réfléchir à ce que je fais mais de le faire.
N’hésitez pas à passer la porte du cours de danse. C’est quelque chose à vivre ! Surtout, allez voir le professeur, demandez-lui des conseils, sur les chaussons notamment. Il faut commencer avec les bons outils. Le reste, ce sera de se faire plaisir !
Merci Brice pour ton témoignage !
Le témoignage de Brice vous a donné envie de pousser la porte d’un studio et essayer un cours de danse ? Le prochain cours “Petits Rats” (ultra débutants) aura lieu le 7 octobre.
Renseignements et inscriptions => balletomanesanonymes[at]gmail.com